Le week-end du Chalaux

Début août, deux questions se sont posées à moi :

  • Une posée par Bertrand et Bruno : qu’est ce qu’on fait pour le week-end du 15 août ? On va à l’île de Ré ?
  • Une posée par Fred (Kayak club de Saint-Maur) : ça branche quelqu’un une descente du Chalaux pour le week-end du 15 août ?

J’ai donc mis tout ce petit monde en contact, et nous voilà parti pour le Morvan. Après une petite visite de la banlieue parisienne et un passage par la campagne auxerroise, nous sommes arrivés à notre campement situé juste à coté de la rivière. Bizarrement, quelques gouttes d’eau commencent à tomber, de la pluie ?

Après avoir fait quelques courses (de quoi nourrir quatorze personnes pendant trois mois, boisson comprise, sans compter le pack de bière d’appoint (x26, on ne sais jamais)), nous décollons pour notre première descente. C’est la troisième fois que je descends cette rivière, je commence donc à la connaître. Nous embarquons tranquillement. Bertrand monte avec grande délicatesse dans son kayak (pourtant on ne monte pas dans un kayak de rivière comme dans un kayak de vitesse, tu t’en rendras bientôt compte, Bertrand).

Les rapides s’enchaînent : la piscine à bulles et les 400 mètres nous offrent nos premières sensations, tandis que les nageurs en eau vive (ou hydrospeed) nous accompagnent. Déjà, Jérôme, un ami de Fred, prend son premier bain. Sur un bassin assez plat, il a essayé de prendre appuis sur un rocher pour … (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs) … avant de se rendre compte que son bras n’était finalement pas si grand que ça. Ce qui m’a valut de voir son kayak descendre avant lui (comme c’est étrange).Après qu’il ait repris ses esprits, nous avons pu repartir.

Puis nous continuons notre descente tranquillement. Le « Passage des 400 mètres » est assez sympa à passer, il s’agit d’un passage d’environ 400 mètres (comme son nom l’indique), qui ne permet pas de dessalage mais qui n’en provoque pas non plus.

Nous arrivons enfin au passage de la « Perte des Veaux » constitué d’un seuil assez sympathique avec un rocher en plein milieu de la chute et un joli rappel en sortie de saut. A noter la belle remarque de Bertrand après avoir repéré le passage :

Bruno n’a pas l’air trop rassuré non plus. Fred se place pour une sécu. Je passe sans trop de problème malgré mon kayak submersible de l’arrière. Puis Bertrand et Bruno passent sans aller à l’eau. A la suite de ses aventures aquatiques, Jérôme a, quant à lui, préféré porter.

Après ces premières grosses sensations, la rivière se calme quelques instants et nous pouvons reprendre notre souffle. Quand un nouveau repérage est nécessaire. Il s’agit du Courtibas. Un joli Serpent qui commence par une première chute, demande un virage serré et se termine par une autre chute (si on n’est pas tombé entre les deux).

C’est là que nous retrouvons nos Cakes enfin KEC (deux membres du Kayak Epinay Club) qui arrivent juste à temps pour prendre des photos de nos exploits.

Tout d’abord, repérage : Puis, Fred passe en premier. Je le suis et je passe en deux fois après un petit stop entre les deux passages. Puis c’est au tour de Bruno qui passe le rapide avec une classe digne d’un grand Barrucand. Enfin Bertrand s’élance ! Chute entre le premier et le deuxième passage, esquimautage sans la pagaie (mauvaise habitude de poloïste). Puis récupération de la pagaie juste avant le deuxième saut. De la grande classe, on pourrait presque croire qu’il l’a fait exprès. Même les spectateurs, sur le bord du bassin applaudissent. Sauf Jérôme qui s’est fait mal au genou en portant son kayak (comme quoi la marche, c’est plus dangereux que le kayak).

Enfin, nous finissons notre descente après avoir fait quelques petits surfs dans une vague située juste après le Courtibas. Puis nous rentrons tranquillement à notre campement avec nos amis les Cakes. Notre soirée ne se déroule pas trop mal. Après avoir installé une toile pour manger abrités de la pluie, nous pouvons prendre l’apéro, manger un bout, boire quelques bières, essayer de faire un feu (sous la pluie c’est pas facile, mais la ténacité de Bertrand et les kilos de vieux papiers ont payé). Puis, nous allons nous coucher assez tôt fatigués par nos aventures du jour. La pluie ne cesse de tomber, mais cela n’entame pas nos motivations.

Le lendemain, après un petit déj copieux nous repartons pour une descente. Bertrand n’en fera qu’une partie, car son nez a, malencontreusement, rencontré sa pagaie. Bilan : trois points de suture, et une balade de 15 minutes dans la forêt avec son kayak sur l’épaule. Nous faisons donc une descente rapide afin de ne pas faire trop attendre Bertrand qui soufre. Notre navigation se déroule sans autre incident majeur. Cette fois Maxim et Thierry, nos deux Cakes, nous ont rejoint pour naviguer. La pluie nous accompagne toujours, mais elle est assez agréable finalement. A noter tout de même un lancé de corde de Bruno pour tracter Max coincé dans le rappel de la Perte des Veaux et une descente franchement pépère pour moi car j’ai emprunté le kayak de Jérôme qui s’avère être une tranquille péniche.

Nous retrouvons donc Bertrand qui avait profité de son forfait pour faire une petite sieste et boire une petite bière (il paraît que ça désinfecte).

Pendant que Bruno et Thierry emmènent Bertrand à l’hôpital d’Avalon pour qu’il aille se faire voir, nous replions le camp. La pluie persistante nous a finalement découragé de faire une troisième descente.

Après un arrêt obligatoire à Quarré les Tombes pour un petit pique-nique sur la place du village, nous faisons courageusement la queue pour déguster une gaufre légendaire de la boulangerie du coin. A voir la queue, la réputation du boulanger dépasse largement les frontières du département.

Maxim en reste tellement rêveur que la chantilly de sa gaufre finira par terre, à deux doigts de ses chaussures (c’est pas bien de gâcher les bonnes choses).

Il est désormais temps de rentrer à Boulogne pour retrouver son petit lit douillet et rêver de vagues encore plus grosses et de gaufres encore meilleures.

La prochaine fois, je vous emmène ?

François M


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