Saint Malo 2008
Week end du 15 août 2008

Généralement quand on programme une sortie en mer pour le 15 août, on se dit que la météo ne devrait pas vraiment être un problème. Mais si on précise que ça se passe en Bretagne, et bien tout de suite ça devient un jeu de hasard façon Roulette Russe.


Les opérations commencent le jeudi 14 en fin de journée. Camion chargé, matériel rangé, kayaks sanglés et remorque attachée, on s’assure qu’aucun feu de la remorque ne fonctionne (comme d’hab) et nous voilà partis pour le Grand Ouest, le grand air, l’océan en un mot l’aventure…
En vérité on a roulé environ trois heures, pour finir dans un magnifique Formule1 de la zone industrielle de Rennes. Après une bonne nuit de sommeil, pour les plus chanceux nous voilà repartis direction St-Malo. Là, on récupère Bertrand (venu en train), puis Florence (la régionale de l’étape). L’équipe est au complet, onze kayaks pour onze personnes.
Une fois toutes les manipes effectuées et les kayaks biens remplis, tout le monde est enfin sur l’eau, prêt à naviguer. Le poids des bateaux nous ralenti un peu, mais la météo plutôt sympa donne du baume au cœur. Y-a pas à dire; une vraie équipe de Killers. A peine dépassé Dinar que certains réclamaient déjà une pose Pipi. Après une petite balade le long de la côte et quelques coups de pagaies plus tard, une jolie plage (sable fin, surplombée par une belle baraque posée en haut des rochers) nous apparait. On fonce dessus et on met les bateaux au sec. Là, sorti de nulle part (en vérité de mon Kayak) un kit de beach-ball , une partie de folie démarre sous le regard médusé de Franck qui de mémoire de Kayakiste n’avait jamais vu un truc pareil. Air marin, sable fin, repos, repas, bronzette, détente et bonne humeur…faut pas chercher plus, ça a un non : le Bonheur.
Sur cette plage, on a fait la rencontre d’un p’tit chien issu du croisement d’un Jack-Russell et d’un aspirateur Dyson. Un Kleb’s complètement à la masse qui déplace avec vigueur mais surtout avec son museau (en sang) de gros cailloux d’un bout à l’autre de la plage (On pense même que c’est lui qui a créé cette plage).
Bon ! C’est pas que, mais il faut repartir. Direction l’île des Ebihens située à deux bonnes heures de pagaies. On avance à bon rythme. Certains pagaient en silence d’autres papotent en pagaillant. Un nouveau verbe (du 1er groupe) est né, le verbe pa-go-ter . Un mix entre pagayer et papoter.
A mi-chemin, on marque une pose Pipi (est-ce utile de rappeler Cécile est parmi nous ?). Là, deux trois belles vaguent permettent à Franck de faire son Show en surfant devant des touristes émerveillés, alors que Sylvain se fait surprendre et se retrouve hors de son kayak.
Le ciel commence à se couvrir, le vent à se lever et à tourner. L’arrivée sur l’île des Ebihens se fait sous une grisaille qui laisse Franck (Maître de cérémonie) plutôt pessimiste sur l’idée de bivouaquer sur place. La météo annoncée pour le soir et le lendemain nous oblige à annuler le bivouaque prévu. On se contente d’une pose goûter et pipi (mais pas en même temps…c’est pas bon).
On repart vers le plan B. C'est-à-dire un camping situé sur une rivière (Le Frémur) qui se jette non loin de là. Particularité du camping ; c’est qu’il est accessible par navigation à marrée haute.
Là, accostage, vidage, portage, montage, toilettage…bref, la totale. La suite, c’est apéro, dîner, vaisselle, les dents et dodo (bercé par un concerto de ronflements de toute beauté magistralement exécuté par …Non ! J’suis pas une balance !).


Samedi matin, réveil violent, p’tit dèj rapide et mise à l’eau express. Le tout avant 8h45, marrée oblige. On se rend compte très vite que le temps a bien changé, heureusement pour nous ça s’est moins dégrader que prévu. Direction Cap Fréhel, on avance sous une pluie fine et un vent latéral qui ne quitte pas nos oreilles. Ce temps gris donne aux reliefs un aspect plus massif et plus dense, les contours se découpent de façon nette, la surface de l’eau perd toute transparence, les mouettes font du Yoyo en jouant avec le vent. Souriez ! Vous êtes en Bretagne !
Ces conditions font qu’on pagote beaucoup moins que la veille, la cadence est plus régulière, la trajectoire un peu moins. Le tout est cependant toujours rythmé par les arrêts Pipi de Miss « C » et de tous ceux à qui ça donne envie et qui en profitent.
Vers 13h, pose déjeuner méritée. Le temps ne s’arrange pas et la mer se retire doucement mais surement. En attendant la marrée montante, une méga-partie de marelle géante est improvisée sur le sable. Au bout de deux heures, retour sur l’eau. Destination les Ebihens, vent de face et marrée ascendante. Heureusement qu’au fil des repas les compartiments se vident et les bateaux s’allègent. Le niveau de la mer nous permet de naviguer en plein zone d’exploitation conchylicole. Bref, une ferme où on cultive des moules (mais aucune trace de frites, c’est bizarre).
On fait le tour de l’île, on sort de la partie abritée et là, on se retrouve face à un vent de dingues, un truc à décorner tous les cocus de la terre. Après une ultime pose goûter et pipi, retour sur l’eau. L’objectif ; pagayer de façon à être au camping ni trop tôt, ni trop tard. Finalement, on arrive avec une légère avance, mais l’accès est praticable. Bingo ! Le même rituel que la veille se répète ; accostage, vidage, portage, montage, toilettage.
Ce soir là, au camping on est accueillis par un trio de filles tout droit sorties d’un Groland à la sauce Tarantino, d’une série Z, dans la collection les Immontrables. Des cousines germaines de Gollum, bref, des Gorgones venues tout droit de l’enfer en camping-car…Ceux qui les ont vues savent de quoi je cause.
Après l’apéro et le diner, une moitié de l’équipe amorce un sommeil bien mérité, alors que le reste des troupes s’engage dans une balade-rando-nocturne en direction du moulin situé à deux bornes de là. Une balade au léger parfum de BlaireWich.


Au troisième matin, une fois tout bouclé, on embarque retour vers St-Malo. Les efforts cumulés des deux derniers jours se font ressentir. On ne navigue plus en rase-cailloux, on trace des lignes bien droites histoire d’écourter les distances. Les bateaux moins lourds aident à avancer plus vite. Vers 13h, arrivée à notre point de départ. On s’acquitte de l’aspect corvée des choses, avant d’aller déjeuner dans un p’tit resto sympa du centre touristique de la ville. S’en suit une petite visite sur les célèbres remparts.
Florence reprend sa voiture, Bertrand son train et nous le camion direction Boulogne.
Trois jours en mer, pas loin de 65 bornes en kayaks chargés, une bonne ambiance et plein de bons souvenirs. Peut-on espérer plus ? Moi, je dis Non !
Deux jours plus tard, les plus téméraires passent les bateaux au lavage. Et je peux dire qu’il y avait plus de la Corse que de la Bretagne dans les kayaks…je ne vise personnes !

Borhane

PS : Alan dont se fut la première sortie en mer a adoré, il a même proposé de rédiger l’article dans les plus brefs délais. Que se serait-il passé s’il n’avait pas aimé ?



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